Comment s’est progressivement forgée la fameuse petite musique modianesque : des personnages à l’identité trouble, un mélange de flou et de précision dans le style, la passion des noms propres, une mémoire confuse et néanmoins obsessionnelle, hantée par les périodes les plus sombres de l’histoire française – la collaboration – et par les faits divers les plus tragiques.
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Lewis Carroll
II y a plusieurs personnages en Lewis Carroll (de son vrai nom Charles Dodgson), victime de l’éducation puritaine de l’époque victorienne : d’une part le logicien rigoureux, formé par son père à la sévère discipline de la logique mathématique, le professeur, le clergyman digne et austère. D’autre part le fantaisiste plein d’humour, l’artiste, le magicien créateur de mondes imaginaires, le poète plus sensible que quiconque a la fraîcheur d’une âme d’enfant et à la grâce d’un sourire de petite fille. Et aussi l’homme de chair, amateur de beauté féminine, en butte aux tentations de ce qu’il avait été conditionné à appeler le péché.
Albert Camus
Né en Algérie et issu d’une famille très pauvre, émigrée ou transplantée, et sans culture autre que populaire, rien ne prédisposait Camus à devenir l’immense écrivain et penseur qu’il fut. Consacré par l’attribution du prix Nobel de littérature en 1957, Camus est l’auteur d’une œuvre exceptionnelle. Sa réflexion sur l’absurde dans la condition humaine et sa défense de la révolte comme un moyen de donner sens à l’existence ont marqué la pensée de la seconde moitié du XXe siècle.
Franz Kafka
Au cours de ce siècle, le nom de Kafka s’était imposé comme celui du seul écrivain moderne connu non seulement à la fois des lecteurs cultivés et du grand public, ce qui est déjà rare, mais aussi de la masse de tous ceux qui ne lisent pas.
Isaac Bashevis Singer
Isaac Bashevis Singer, né en Pologne, fils et petit-fils de rabbins hassidiques quitte son pays en 1935 pour s’installer définitivement aux États-Unis. Il décide de se consacrer à l’écriture suivant l’exemple de son frère le romancier Israël Joshua Singer.
Colette
« Je veux faire ce que je veux », disait Colette. Cette liberté, qui fut celle de la femme, tout au long de sa vie, fut aussi celle de l’écrivain occupé à bâtir une oeuvre à l’écart des grands mouvements littéraires et idéologiques de la première moitié du XXe siècle. Au risque d’être elle-même tenue à l’écart de l’institution littéraire.
Mario Vargas Llosa
Depuis le succès de La ville et les chiens, au début des années soixante, Mario Vargas Llosa peut être considéré comme un mythe vivant de l’écrivain : il vit de sa plume, voit son œuvre traduite dans le monde entier et jouit d’une reconnaissance internationale qui lui vaux le Prix Nobel en 2010.
Le conservateur
Homme ou femme de routine, parfois à un niveau de responsabilité élevé, le conservateur a peur du changement. C’est ce qui motive son attitude rigide. Plus précisément, il a peur de se retrouver en situation d’incompétence dans un environnement nouveau et mal maîtrisé. Sceptique sur les avantages de la « nouveauté » (technique, organisationnelle…), c’est seulement la pratique qui finira par le faire adhérer.
Le blagueur
Ancien élève chahuteur, le blagueur aime faire le pitre en public, « amuser la galerie ». En l’absence de public qui le stimule, pas de pitre.
Le personnage dans les coulisses est parfois différent de celui sur scène. Dans l’intimité, le blagueur peut être taciturne, triste, peu bavard. Le blagueur peut être un bon vivant et aimer travailler en s’amusant. Ou bien, il peut vouloir cacher sa timidité ou son mal-être derrière un comportement théâtral. Dernière possibilité : il peut vouloir installer un chahut nuisible à votre présentation en utilisant l’arme du rire, moins soupçonnable.
L’insinuateur
L’insinuateur émet des critiques sous la forme de sous-entendus car il n’a pas le courage d’assumer ses idées. Il n’a pas l’audace d’aller à la confrontation. Mais il souhaite jouer la « forte tête » en faisant preuve d’une certaine insolence. Son profil est celui d’un enfant rebelle aux comportements de pseudo-libération, de provocation maladroite.
Le but de l’insinuateur est de gagner sur les deux tableaux suivants :
– Montrer son manque d’adhésion pour se valoriser vis-à-vis du groupe ou pour impressionner son interlocuteur en entretien en lui montrant qu’il a une forte personnalité.
– Ne pas aller à l’affrontement direct car il n’en a pas le courage ou car il manque d’arguments factuels.