#LesEmmerdeursAuTravail

Le conservateur

Homme ou femme de routine, parfois à un niveau de responsabilité élevé, le conservateur a peur du changement. C’est ce qui motive son attitude rigide. Plus précisément, il a peur de se retrouver en situation d’incompétence dans un environnement nouveau et mal maîtrisé. Sceptique sur les avantages de la « nouveauté » (technique, organisationnelle…), c’est seulement la pratique qui finira par le faire adhérer.

Le blagueur

Ancien élève chahuteur, le blagueur aime faire le pitre en public, « amuser la galerie ». En l’absence de public qui le stimule, pas de pitre.
Le personnage dans les coulisses est parfois différent de celui sur scène. Dans l’intimité, le blagueur peut être taciturne, triste, peu bavard. Le blagueur peut être un bon vivant et aimer travailler en s’amusant. Ou bien, il peut vouloir cacher sa timidité ou son mal-être derrière un comportement théâtral. Dernière possibilité : il peut vouloir installer un chahut nuisible à votre présentation en utilisant l’arme du rire, moins soupçonnable.

L’insinuateur

L’insinuateur émet des critiques sous la forme de sous-entendus car il n’a pas le courage d’assumer ses idées. Il n’a pas l’audace d’aller à la confrontation. Mais il souhaite jouer la « forte tête » en faisant preuve d’une certaine insolence. Son profil est celui d’un enfant rebelle aux comportements de pseudo-libération, de provocation maladroite.

Le but de l’insinuateur est de gagner sur les deux tableaux suivants :
– Montrer son manque d’adhésion pour se valoriser vis-à-vis du groupe ou pour impressionner son interlocuteur en entretien en lui montrant qu’il a une forte personnalité.
– Ne pas aller à l’affrontement direct car il n’en a pas le courage ou car il manque d’arguments factuels.

Les bavards

A l’intérieur d’un groupe, les participants ne se placent pas par hasard dans la salle. Même s’ils n’en ont pas conscience, le choix de leur emplacement obéit à quelques règles.
Un contre-leader se placera en face de l’animateur, un allié à côté de lui, des bavards habituels à une distance respectable pour être tranquilles…
Ensuite, chacun conserve le plus souvent sa place pendant toute la durée de la réunion, même si celle-ci inclut des pauses, et donc des possibilités de changement de place. Enfin, on se regroupe quand on le peut par affinités. On se place à côté d’une connaissance, de quelqu’un avec qui on s’entend bien.
Par définition, on rencontre les bavards uniquement en situation de groupe.
Ils représentent des communautés d’intérêt, intérêt personnel ou professionnel. Par exemple, il s’agit de deux personnes exerçant une même fonction, de deux amis, de deux femmes (ou deux hommes) dans un groupe d’hommes (de femmes), de deux clients lors d’une démonstration produit.

L’exigeant

L’exigeant est un perfectionniste, un pinailleur. Son pilote interne en analyse transactionnelle est « sois parfait ».
Il peut s’agir d’une déformation professionnelle. L’exigeant peut en effet exercer un métier où l’approximation est bannie : contrôle, technique de précision.
L’exigeant est psycho-rigide : il pense détenir une vérité absolue et se focalise sur ce qui lui semble important. Il n’aime pas être critiqué.
Pour lui, seule la qualité du résultat compte. Le temps investi pour atteindre l’objectif fixé n’est pas pris en compte. D’où l’idée que l’exigent n’est pas forcément un bon gestionnaire du temps.

Le dormeur

Dormeur occasionnel ou dormeur régulier ? Le premier est victime d’une grande fatigue (repas copieux et arrosé, manque de sommeil). Pour peu que vos propos soient soporifiques ou l’heure de votre rendez-vous mal placée (début d’après-midi), il sera pris d’une réelle somnolence.
Le second est identifié comme tel dans l’entreprise. Il est parfois l’objet de gentilles railleries. Son attitude de dormeur involontaire peut s’expliquer par un trouble médical : hypersomnie, corpulence.

Le harceleur

Mise en garde : être confronté à un harceleur est une situation très délicate, douloureuse et pouvant porter atteinte à l’intégrité physique. Ce cas de figure est traité ici de manière très superficielle et mérite souvent la consultation de spécialistes.
Le harceleur développe des troubles du comportement qui relèvent de la psychiatrie. On ne dira jamais assez à quel point il est nuisible. Généralement, il a d’autres victimes à son actif, ou en aura d’autres. Le harceleur a besoin d’une victime en permanence, le plus souvent une seule en même temps.
Il convient toutefois de ne pas céder à une mode qui consiste à qualifier tout comportement négatif de son entourage professionnel de harcèlement. Le harceleur n’opère pas en une seule fois, mais de façon continue sur plusieurs mois lors de multiples réunions ou entretiens.

Le retardataire

Contrairement à une idée répandue, le retardataire peut être un très bon gestionnaire de son temps. Il a compris que ceux qui arrivent en retard sont souvent attendus, et que ceux qui arrivent à l’heure doivent attendre l’arrivée des retardataires.
Il peut être aussi un mauvais gestionnaire de son temps en ceci qu’il évalue mal le temps nécessaire pour accomplir une activité: un travail ou un trajet.
Enfin, le rapport que chacun entretient avec la ponctualité peut être lié à l’importance qu’il se donne par rapport à l’intervenant, au reste du groupe et aussi à l’intérêt qu’il porte au sujet traité. D’un complexe de supériorité peut découler des retards réguliers.

L’accroc du portable

L’accroc du portable est parfois un frimeur qui pense se valoriser par une utilisation abusive de son portable (« Je suis important car beaucoup de gens m’appellent et/ou je dois régler par téléphone beaucoup de problèmes »). Ce peut être aussi une personne mal élevée et donc nullement gêné par le fait de déranger son entourage par ses conversations intempestives et par la sonnerie de son téléphone.
Enfin, l’accroc du portable est peut-être un grand stressé, victime d’une addiction à son portable. Il a le sentiment qu’il doit répondre à toute sollicitation sans attendre et écouter incessamment ses messages, sans faire la part des choses ou déléguer. Il a constamment peur de perdre un contrat, un client, de passer à côté d’une opportunité de sortie.

Le critique

1) Le critique conjoncturel : Il est occasionnellement critique, n’adhérant manifestement pas à tout ce que vous dites. Il peut être hostile à votre sujet ou à votre personne. C’est là une des injustices de la vie professionnelle: certains thèmes recueillent a priori plus facilement l’adhésion que d’autres. Il peut aussi, sur un mode de communication constructif, exprimer des désaccords, des inquiétudes, des réserves sur un sujet auquel il adhère dans son ensemble. Il manifeste alors « un esprit critique » au bon sens du terme puisqu’il se projette dans l’avenir afin de voir en quoi votre projet est susceptible d’amélioration.

2) Le critique structurel : C’est sa personnalité. Il développe un comportement général à tendance agressive. Lui-même n’en a pas forcément conscience. Ainsi, il est amusant lors de séminaires de formation comportementale, de noter la réaction du critique structurel à l’issue d’un jeu de rôle filmé. Lorsqu’il observe ses réactions enregistrées, il ne s’aime généralement pas et admet parfois: « Je ne me rendais pas compte que j’étais aussi négatif ».
Etre critique est une seconde nature pour certains. Au lieu de poser une question ou d‘affirmer un besoin, certains individus vont ainsi exprimer une critique. Ne vous sentez pas personnellement incriminé mais estimez qu’il s’agit d’un mode de communication plus agressif qu’assertif. En adoptant cette forme de communication, le critique structurel se pénalise lui-même car il génère forcément des difficultés relationnelles avec son entourage. Si l’on raisonne en terme de « victime », c’est donc lui le perdant et pas vous.
Il peut aussi être à la recherche de l’affrontement pour l’affrontement. Dans certains secteurs d’activité (grande distribution), ce mode de relation est développé.