Dans 73 jours, le Bac – Le conseil d’Aristote

Vous êtes toujours dans l’excès ? Entre le génial et le nul, vous ne voyez pas bien ce qu’il pourrait y avoir ? Aristote peut vous être d’un grand secours, et notamment cette manière dont il définit une qualité humaine comme un juste milieu entre deux excès. Prenons l’exemple du courage, qui se tient à égale distance de ces deux défauts que sont la lâcheté et la témérité. Être lâche interdit le courage, mais être téméraire aussi. Si vous avez un ami qui n’a jamais peur de rien, c’est un téméraire, non un courageux. Le courage implique en effet un minimum de peur contre laquelle lutter. La sagesse pratique aristotélicienne est ainsi une sagesse vraiment humaine : nous sommes loin de la métaphysique ! Il s’agit de faire au mieux, de viser la vertu non en cherchant la Perfection mais en visant… entre deux
vices. La Grèce était la civilisation de la beauté, mais d’une beauté pensée comme équilibre, modération, juste proportion. C’est cette juste mesure qu’incarnait, sous son aspect esthétique, Apollon, et toutes ces statues qui bordaient les allées d’Athènes. C’est elle aussi qu’Aristote développait dans sa philosophie de l’action. Pour être courageux, il faut être aussi loin de la lâcheté que de la témérité : difficile dosage, difficile métier que celui d’homme. Nous assimilons souvent le juste milieu à une molle synthèse, un vague centre. La leçon d’Aristote nous dit autre chose : le juste milieu peut être un sommet.